Au moment où les médias se réjouissaient de la baisse de la pollution produite par les véhicules motorisés en ces temps de confinement, plusieurs régions françaises, au premier rang desquelles le Grande-Est et l’Île-de-France, ont connu leurs premiers pics de pollution printaniers à la fin du mois de mars.
Ces pics printaniers ne sont pas nouveaux. Ils surviennent chaque année à la même période, et sont directement liés à l’ouverture de la saison des épandages agricoles : lors de ces opérations, le gaz ammoniac (NH3) passe dans l’atmosphère et réagit avec les oxydes d’azote (NOx) pour former des particules de nitrate d’ammonium et de sulfate d’ammonium.
Si ces particules sont, de par leur composition, moins « toxiques » que les particules de combustion issues du trafic routier, elles contribuent à fragiliser les systèmes immunitaires et à rendre les organismes plus sensibles aux infections. Plus précisément, cette pollution abîme les muqueuses des voies respiratoires et des poumons, ce qui permet de faire pénétrer plus facilement les virus1, selon Isabella Annesi-Maesano, directrice du département d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires de l’Inserm et membre collectif Air-Santé-Climat, dont VdMT fait partie. Un risque qui doit être pris en compte dans le contexte d’épidémie actuel.
C’est donc au nom du principe de précaution que le collectif Air-Santé-Climat a adressé une lettre aux préfets, aux Ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Agriculture, de la Transition écologique et au Premier Ministre dès fin mars, afin de les appeler à prendre des mesures (restriction, technique d’enfouissement de l’engrais) pour limiter drastiquement les émissions d’ammoniac et de particules fines agricoles. Le 8 avril, l’association a déposé, par l’entremise de son avocate Corinne Lepage, un référé Liberté sur le lien entre pollution et coronavirus auprès du Conseil d’Etat.
Après délibération du collège de notre association, la décision a été prise de soutenir ce référé, dans le respect de l’objet de l’association tel qu’il est défini dans notre Charte , notamment au regard des points suivants : « proposer des solutions réduisant (…) nos émissions de gaz à effet de serre, en préservant l’humain, la nature et sa biodiversité ; inciter à des actions citoyennes concrètes et locales pour rendre les territoires plus résilients en capacité de résister aux crises économiques, sociétales, énergétiques, alimentaires et de santé publique en liaison avec les citoyens, les élus, les entreprises, les associations et autres acteurs de la vie du territoire ». Nous vous tiendrons informés sur ce site de la suite de la procédure.
1 Source : « Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs« , Le Monde, 30 mars 2020.
Bonjour,
Vous relayez une information douteuse, dite scientifique. A quoi cela sert d’inquiéter encore plus nos concitoyens alors que les vérifications qui valident scientifiquement une recherche n’ont pas été faites. Il est malheureux que le collectif Air-Santé-Climat se décrédibilise par une telle tribune.
Pour Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et Immunité de l’Institut Pasteur, “En ce qui concerne la propagation du virus sur des particules polluantes, je n’ai pas vu d’article sérieux sur ce sujet pour l’instant.” Et pour Eric d’Ortenzio, médecin épidémiologiste à l’Inserm, « ça n’est pas très sérieux, et disons que si ça l’était, cet article aurait déjà dépassé les frontières italiennes”. Les scientifiques italiens n’ont pas observé directement de particules fines servant de vecteur au SARS-CoV-2.
En fait, les régions où il y a le plus de particules fines sont les régions les plus peuplées. Olivier Schwartz pense que c’est plus la concentration de population que l’état de pollution qui permet la propagation du virus.
Pour la crédibilité du combat écologique, il faut vérifier les informations avant de les relayer et de lancer une action.
Bonjour,
Nous faisons confiance au collectif Air-Santé-Climat et ne pouvons pas vérifier toutes les informations dans les détails. Mais la publication de votre commentaire permettra de donner une autre vue sur le sujet.
Jean-Paul Grange pour le collège de Val-de-Marne en Transition.